Vous vous êtes déjà demandé quelle rémunération perçoivent les représentants des citoyens européens au Parlement de Strasbourg ? La question du salaire des députés européens suscite régulièrement l’intérêt, notamment dans un contexte où la transparence des institutions démocratiques est de plus en plus exigée. Depuis 2009, les eurodéputés bénéficient d’un système de rémunération harmonisé, indépendamment de leur pays d’origine. Examinons ensemble les différentes composantes qui constituent la rémunération globale d’un député européen, des indemnités aux allocations, sans oublier les règles éthiques qui encadrent leur fonction.
Le salaire mensuel des eurodéputés : une rémunération commune
Tous les députés siégeant au Parlement européen perçoivent la même rémunération de base. Ce montant est fixé à 38,5% du traitement d’un juge de la Cour de justice de l’Union européenne. En 2024-2025, cette indemnité s’élève à 10 802,91 euros brut mensuel. Après déduction des cotisations sociales et impôts européens, les parlementaires européens touchent un salaire net de 8 419,90 euros.
Mentionnons que les États membres peuvent appliquer des prélèvements nationaux supplémentaires sur ces émoluments. À titre comparatif, les députés français de l’Assemblée nationale perçoivent 7 637,39 euros brut (5 953,34 euros net), soit environ 2 466,56 euros de moins qu’un eurodéputé. Cette harmonisation des rémunérations vise à garantir l’égalité entre tous les élus européens, indépendamment de leur nationalité.
L’indemnité forfaitaire journalière : un complément lié à la présence
En plus de leur salaire mensuel, les parlementaires européens bénéficient d’une indemnité journalière de 350 euros (en 2024) pour chaque jour de présence aux réunions officielles. Cette somme couvre l’hébergement, les repas et autres frais quotidiens liés à leur activité législative. Ce versement est strictement conditionné à la participation effective aux travaux parlementaires, soit environ 16,5 jours d’activité par mois en moyenne.
Le Parlement a mis en place un système incitatif pour garantir l’assiduité : l’indemnité est réduite de moitié si les eurodéputés manquent plus de la moitié des votes par appel nominal en séance plénière. Pour les réunions organisées hors des frontières de l’Union européenne, le montant journalier est abaissé à 175 euros, avec un remboursement distinct pour les frais d’hébergement.
L’enveloppe pour frais généraux : financer le travail parlementaire
Chaque eurodéputé dispose d’une allocation mensuelle pour frais généraux s’élevant à 4 950 euros (2024). Cette enveloppe est destinée à couvrir les dépenses liées à la gestion de leur permanence dans leur État d’élection :
- Location et entretien des bureaux de circonscription
- Équipements informatiques et fournitures
- Frais de téléphonie et connexion internet
Cette indemnisation est également soumise à des conditions d’assiduité : elle peut être réduite de moitié pour les députés qui, sans justification valable, n’assistent pas à la moitié des séances plénières sur une année parlementaire. Depuis 2019, dans un souci de transparence, les élus peuvent publier volontairement l’utilisation qu’ils font de cette enveloppe, bien que cette démarche reste facultative.
Le budget pour les assistants parlementaires : une équipe au service de l’élu
Pour mener à bien leur mission législative, les députés européens disposent d’une enveloppe mensuelle de 30 769 euros (2025) destinée à rémunérer leurs assistants et stagiaires. Ces fonds ne sont pas versés directement aux parlementaires mais gérés par l’administration du Parlement européen.
Deux catégories d’assistants peuvent être recrutées :
- Les assistants accrédités travaillant à Bruxelles et Strasbourg (limités à 4 sauf exceptions)
- Les assistants locaux œuvrant dans la circonscription du député (sans limite de nombre)
Au moins 40% de cette allocation doit être consacrée aux collaborateurs accrédités. Les parlementaires peuvent également mutualiser leurs ressources en formant des groupements pour engager des assistants communs. Cette équipe joue un rôle crucial dans l’élaboration des textes législatifs et dans le maintien du lien avec les territoires représentés.
Les remboursements de frais de voyage : mobilité et présence territoriale
Le travail d’un député européen nécessite de nombreux déplacements entre sa circonscription, Bruxelles et Strasbourg. Pour faciliter cette mobilité, le Parlement rembourse les frais réels de transport sur présentation des justificatifs. Les trajets effectués en voiture sont indemnisés à hauteur de 0,58 euro par kilomètre, dans la limite de 1 000 kilomètres.
Pour les missions hors de leur État membre, le remboursement est plafonné à 5 500 euros annuels. Ce système permet aux eurodéputés de maintenir une présence active dans leur territoire d’élection tout en participant assidûment aux travaux des commissions parlementaires et aux sessions plénières, piliers de l’activité législative européenne.
Pension et indemnité de fin de mandat : protections post-mandat
À l’issue de leur mandat, les parlementaires européens bénéficient d’une indemnité transitoire correspondant à un mois de rémunération par année d’exercice, plafonnée à deux années. Cette allocation ne peut être cumulée avec un autre mandat parlementaire, une fonction publique ou une pension.
Concernant leur retraite, les eurodéputés peuvent percevoir une pension à partir de 63 ans. Celle-ci est calculée sur la base de 3,5% de leur traitement par année complète d’exercice (plus 1/12e pour chaque mois supplémentaire), avec un plafond fixé à 70% de leur rémunération totale. Ces dispositifs visent à assurer une transition professionnelle après le mandat et à reconnaître leur engagement au service des institutions européennes.
Éthique et transparence : des règles renforcées depuis le Qatargate
Suite au scandale du Qatargate, le code de conduite des députés européens a été considérablement renforcé en 2023. Les nouvelles dispositions interdisent aux parlementaires de s’engager dans des activités de lobbying rémunérées liées au processus décisionnel de l’UE. Ils doivent également déclarer :
- Toutes les activités extérieures rémunérées dépassant 5 000 euros annuels
- Leur patrimoine complet au début et à la fin de leur mandat
- Tout potentiel conflit d’intérêts dans l’exercice de leur fonction
Notons que près d’un tiers des 720 eurodéputés élus en 2024 perçoivent des revenus d’activités extérieures à leur mandat. Ces mesures de transparence visent à garantir l’indépendance des élus face aux groupes d’intérêts et à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions européennes.
Testeur de formation dans le bien-être (ancien masseur), j’ai aussi été graphiste dans mes vieilles années. Pour le côté vétérinaire ? Je le découvre cette année!