Compétences et métiers d’avenir : formations, référentiel et informations sur les dispositifs

Dans un monde professionnel en constante mutation, l’acquisition de compétences adaptées aux métiers d’avenir devient un enjeu majeur pour les travailleurs comme pour les entreprises. La France, consciente de ces transformations, a mis en place une stratégie ambitieuse pour préparer sa main-d’œuvre aux défis de demain. Le dispositif « Compétences et métiers d’avenir » s’inscrit dans cette dynamique, offrant un cadre structuré pour développer les talents nécessaires à la réindustrialisation et la souveraineté nationale.

Le dispositif « Compétences et métiers d’avenir » : une ambition collective pour demain

L’Appel à Manifestation d’Intérêt « Compétences et métiers d’avenir » (AMI-CMA) constitue un pilier essentiel de France 2030. Doté d’une enveloppe impressionnante de 2 milliards d’euros, ce programme vise à former 400 000 personnes annuellement et un million de nouveaux diplômés d’ici 2030. La première saison (décembre 2021 – mars 2023) a déjà permis de financer 59 diagnostics et 119 projets formatifs, touchant plus de 3 millions d’apprenants pour près de 800 millions d’euros. La seconde saison, lancée en mai 2023, dispose de 650 millions d’euros avec un accent particulier sur l’attractivité des formations.

Ce dispositif s’articule autour de quatre volets complémentaires : les dispositifs transversaux d’innovation et d’attractivité, les voies d’excellence professionnelles et technologiques, les voies d’excellence académiques, et les dispositifs d’accompagnement des parcours professionnels. Piloté par le Secrétariat général pour l’investissement et opéré par l’ANR et la Banque des Territoires, ce programme mobilise plusieurs ministères clés.

Comment définir et identifier les compétences métier ?

Les compétences métier représentent l’ensemble des capacités et connaissances requises pour exercer efficacement un emploi spécifique. Elles se divisent en trois catégories principales : les compétences techniques (hard skills), mesurables et acquises par la formation; les compétences non techniques (soft skills), liées aux qualités interpersonnelles; et les compétences sectorielles, spécifiques à un domaine d’activité.

Le Dictionnaire interministériel des compétences des métiers de l’État (DICo) propose une typologie précise distinguant savoir-faire (127 compétences), savoir-être (24 compétences) et connaissances (36 domaines). Il identifie également des compétences transférables communes à plusieurs métiers d’un même domaine, et des compétences transversales qui s’appliquent à différents secteurs professionnels.

Différences entre qualités personnelles et compétences professionnelles

Les qualités personnelles relèvent de traits de caractère innés ou développés au fil du temps, comme la curiosité ou l’empathie. Les compétences professionnelles, quant à elles, s’acquièrent par la formation ou l’expérience et peuvent être évaluées objectivement. Un expert-comptable qualifié maîtrise des compétences techniques spécifiques tout en développant des qualités relationnelles essentielles à sa profession.

Méthodes d’évaluation des compétences en situation professionnelle

Pour identifier précisément les compétences métier, plusieurs approches complémentaires existent : l’analyse des tâches et responsabilités, les entretiens avec des experts du domaine, l’utilisation d’outils d’évaluation standardisés, et la consultation des référentiels comme le ROME ou les publications des observatoires métiers.

Secteurs stratégiques et métiers d’avenir

France 2030 cible dix objectifs stratégiques pour préparer l’économie de demain :

  • Développement de petits réacteurs nucléaires et leadership dans l’hydrogène décarboné
  • Décarbonation industrielle et production de véhicules électriques
  • Développement d’avions bas-carbone et alimentation durable
  • Production de biomédicaments et leadership dans les contenus culturels
  • Développement spatial et exploration des fonds marins

Les métiers émergents du numérique et de la transition écologique

La transformation numérique et écologique crée de nouveaux emplois spécialisés. Des profils comme les experts en cybersécurité, les data scientists ou les ingénieurs en intelligence artificielle deviennent essentiels. Parallèlement, la transition écologique génère des besoins en spécialistes de l’hydrogène vert, techniciens en efficacité énergétique et ingénieurs en économie circulaire.

Besoins en compétences dans les industries de souveraineté

Les industries stratégiques pour la souveraineté nationale nécessitent des talents spécifiques. Le secteur aérospatial recherche des ingénieurs en propulsion bas-carbone, tandis que l’industrie pharmaceutique a besoin de spécialistes en bioproduction. Le secteur quantique mobilise physiciens et informaticiens hautement qualifiés pour développer ces technologies disruptives.

Choisir et financer sa formation jusqu’à 100%

Les dispositifs de formation proposés dans le cadre de l’AMI-CMA offrent de multiples opportunités de qualification ou reconversion professionnelle. Pour choisir la formation adaptée à son projet, il convient d’analyser les secteurs porteurs, d’évaluer ses compétences actuelles et d’identifier celles à acquérir pour la transition visée.

Les financements peuvent atteindre 100% des frais pédagogiques selon les situations. L’accès aux formations est conçu pour être inclusif, avec des plateformes adaptées aux personnes en situation de handicap, des services d’assistance technique et des aménagements spécifiques disponibles sur demande.

Projets emblématiques et impacts concrets

Plusieurs projets innovants illustrent l’ambition transformative du dispositif. Le Projet CO2i (16 millions d’euros) développe les compétences en décarbonation industrielle, tandis que l’École de la batterie VERKOR (19 millions d’euros) crée un pôle formatif français dans ce secteur stratégique. QUANTEDU-France, avec 56,71 millions d’euros, prépare les talents aux technologies quantiques émergentes.

Ces initiatives structurantes génèrent déjà des résultats tangibles, avec des filières de formation renouvelées et des parcours professionnels adaptés aux besoins industriels. Les entreprises partenaires témoignent d’une meilleure adéquation entre les compétences des diplômés et leurs besoins de recrutement.

Candidater à l’AMI « Compétences et métiers d’avenir »

Le processus de candidature distingue deux catégories de projets : les diagnostics sectoriels (qualification des besoins formatifs, 3-6 mois, subvention minimale de 200k€) et les dispositifs de formation (développement d’offres formatives, 5 ans maximum, subvention minimale de 1M€). Pour ces derniers, la procédure s’effectue en deux temps : soumission d’une lettre d’intention puis dépôt du dossier complet sur le site de l’ANR.

Les projets doivent obligatoirement être portés par un consortium associant employeurs ou représentants et organismes de formation ou d’accompagnement, garantissant ainsi l’adéquation entre les besoins du marché du travail et les contenus pédagogiques.

Maintenir et développer les compétences dans un monde en évolution

Dans une économie en transformation constante, le développement continu des compétences devient indispensable. La formation permanente, sous forme de cours, séminaires ou certifications, permet d’actualiser ses connaissances. La veille technologique et sectorielle aide à anticiper les évolutions des métiers et à s’y préparer efficacement.

Les entreprises avant-gardistes intègrent désormais le concept d’apprentissage tout au long de la vie dans leur stratégie de développement des talents. Cette approche favorise l’adaptabilité et la résilience face aux mutations industrielles et technologiques, garantissant ainsi l’employabilité durable des travailleurs dans les secteurs d’avenir.